le secrétaire étasunien à la Défense Robert Gates a déclaré
qu’un avenir « sombre » se dessine pour
l’OTAN. Les Etats-Unis, « leader traditionnel » de l’alliance, sont
épuisés à cause d’une décennie de guerre et de déficits croissants de
leur budget, mais ne voient pas d’engagement correspondant chez leurs alliés.
Robert Gates
L’OTAN, critique Gates, fonctionne à deux vitesses : d’un côté il y a les alliés qui ont la volonté et la capacité de
payer le prix et de tenir des engagements (parmi lesquels, même s’il ne
la nomme pas, se trouve l’Italie), de l’autre ceux qui profitent des
bénéfices de leur appartenance à l’OTAN mais ne veulent pas partager les
risques et les coûts. Certains, même, veulent
que ce soit les contribuables étasuniens qui endossent la charge
croissante provoquée pour la sécurité de l’Alliance par la réduction des
budgets européens de la défense. Faible
aussi l’engagement des alliés en Afghanistan, où, en plus, ceux-ci
imposent des restrictions à l’utilisation de leurs propres forces. Et,
malgré la décision de l’OTAN d’assumer le commandement de la guerre
aérienne en Libye, l’alliance est à cours de bombes après 11 semaines
seulement de bombardements. Toute l’opération échouerait s’il n’y avait
un gros soutien continu des Etats-Unis, qui fournissent aux alliés les
armes pour les attaques aériennes (bombes et missiles), ceux-ci n’ayant
pas fait les investissements requis pour avoir les armes nécessaires
dans des opérations guerrières prolongées. La guerre en cours en Libye,
souligne Gates, prouve que
l’alliance est désespérément à court d’avions de reconnaissance et pour
l’approvisionnement en vol des chasseurs-bombardiers. Le problème
principal est le manque d’investissements militaires adéquats dans trop
de pays de l’OTAN. Ces pays doivent donc potentialiser leur capacité de
combat, en termes de ressources financières, d’entraînement et de
logistique. Au Congrès et dans le monde politique étasuniens on assiste
de fait à une diminution de l’envie et de la patience de dépenser
toujours plus de fonds précieux pour le compte de nations qui ne
semblent pas disposées à consacrer les ressources nécessaires ou à faire
les changements qui s’imposent pour être des partenaires sérieux et
compétents dans la défense.
Sur le ton du caporal hurlant sur ses recrues, le chef du Pentagone
engueule les alliés, en les rappelant à la discipline. Il leur ordonne
d’avoir plus d’engagement dans les guerres et de plus dépenser dans le
domaine militaire, sans dire que toutes les guerres de l’après-guerre
froide (les deux contre l’Irak, celles contre la Yougoslavie,
l’Afghanistan et la Libye) ont été voulues et dirigées par Washington
pour ses propres intérêts, et sans dire que la dépense militaire de
l’OTAN atteint les deux tiers de la dépense mondiale.
Nous sommes avertis : les 25 milliards d’euros annuelsque l’Italie
dépense dans le militaire ne suffisent pas
[1]. Il en faut davantage
pour que l’Italie puisse rester parmi ceux dont le Pentagone fait la promotion.
Edition de samedi 11 juin de
il manifestohttp://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110611/manip2pg/08/manip2pz/304756/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio