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| موضوع: La Presse : Gafsa ville universitaire الثلاثاء 22 يونيو 2010 - 13:35 | |
| Gafsa | L'appétit d'une plus grande vocation universitaire… Gafsa n'est pas que minière. Les préfigurations d'un pôle universitaire, qui opère de son rayonnement, sont bel et bien là.
| Recensant près de 14.000 étudiants sous son égide, l’Université de Gafsa a pu, en l’espace de quelques années, arracher une vocation qui n’attend qu’à être confirmée dans les années à venir. Le quotidien de toute une ville tend à s’imprégner d’une énergie beaucoup plus fertile… Evidemment, cela n’aurait pas fait sens, si Gafsa avait été oubliée de la dynamique de décentralisation de l’enseignement supérieur, qui a gagné le pays depuis quelques années. La ville ne demandait pas plus que cette sollicitation, par ailleurs impératif économique et socio-culturel, pour s’imposer aujourd’hui comme un pôle universitaire régional. Le jacobinisme «cognitif» n’étant absolument plus de mise en ce XXIe siècle... Avec 10 institutions universitaires, la ville de Gafsa peut désormais s’enorgueillir de se distinguer dans la région du Sud-Ouest en tant que pôle universitaire. Ceci, en attendant d’élargir son pouvoir d’attraction. Des 13.800 étudiants fréquentant l’université de Gafsa, la moitié est originaire de ces deux villes que sont Gafsa et Tozeur. Le reste vient d’un peu partout de la Tunisie, voire d’autres pays : une quarantaine d’étudiants d’Algérie, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire, du Congo… «L’idéal serait de recenser un taux de 60% venant de l’extérieur de la ville», indique M.Abderrazak Jday, président de l’Université de Gafsa. Avant de renchérir: «La réussite serait d’atteindre une répartition statistique donnant majoritaire le nombre d’étudiants venus d’ailleurs. C’est un indicateur de bonne santé». Une manière d’apprécier la réussite à travers le pouvoir d’attraction qu’exerce l’université auprès des populations estudiantines des villes voisines. Cela serait plus intéressant également pour obtenir la dynamique économique escomptée dans la région. L’installation d’une université génère souvent la création de diverses activités économiques qui gravitent autour d’elle. Tout le monde y trouve son compte : librairies, taxiphones, commerces de produits alimentaires, foyers privés, cafés… A l’instar de cette cité située à la lisière des foyers universitaires, «Zarroug», abritant des centaines d’étudiants… Lassaâd, un épicier installé dans le coin, nous confie: «Je suis ici depuis deux ans et je peux vous assurer que, pendant les vacances, les lieux ressemblent à une cité déserte». L’université a de tout temps été un générateur d’emplois, du fait que c’est un énorme consommateur de services et d’équipements. L’accroissement de la population qui se trouve «dopée» par les étudiants contribue au façonnement d’un nouveau visage de la ville sur le plan économique. Drainer davantage d’étudiants relève donc des objectifs à atteindre. Et cela relève des ambitions légitimes, sachant que, en la matière, l’Université de Gafsa observe sa courbe croître d’année en année. Le constat est valable également en ce qui concerne l’effectif des enseignants: de 2004 à 2008, leur nombre est passé de 264 enseignants, toutes catégories confondues, à 717. A ce propos, M. Jday indique que, durant la même période, le pourcentage de professeurs permanents est passé de 29 à 50%. De fait, en l’espace de quatre ans, des postes ont été promus pour élever le niveau des institutions universitaires et pour assurer une meilleure qualité d’encadrement. L’objectif, selon le président de l’Université de Gafsa, étant d’atteindre un taux de 85 % d’enseignants permanents. Il s’agit, à ce même titre, de solliciter les compétences issues de la région : «L’on a récupéré pas mal d’enseignants qui s’étaient dispersés un peu partout dans le pays». Dynamique culturelle A côté de la dynamique économique occasionnée par l’université, il va sans dire que la présence d’une université profite également à la création d’une autre, culturelle cette fois-ci. 69 clubs opèrent au sein de l’université : ils œuvrent pour l’animation aussi bien de l’espace universitaire que celui de la ville, par le biais de conférences et manifestations scientifiques, dont ils assurent l’organisation. Au menu également, cinéma, musique et théâtre, à travers l’invitation d’illustres artistes tunisiens, qui visitent Gafsa et s’y produisent. Alors, bien évidemment, cette animation profite à la ville tout entière, n’étant pas restreinte à l’univers estudiantin. Sur un autre plan, l’impact sur la vie associative est tout aussi réel. Ainsi, des associations sont hébergées au sein même de l’université, contribuant à l’enrichissement du tissu associatif. Maintenant, ce qui reste à revoir, selon le président de l’Université de Gafsa, serait la carte universitaire. En ce sens qu’il importe de délocaliser les institutions universitaires au sein même de la ville. En plus clair, il s’agit de créer une carte universitaire à 3 pôles, intégrant à la fois le centre-ville, l’entrée nord et l’entrée sud de la ville. «Ceci pour que les retombées bénéfiques profitent à la totalité de la ville», souligne M. Jday. Par ailleurs, la création de pôles de compétence dans les créneaux porteurs figure parmi les pistes dans lesquelles il s’avère opportun de s’engager: l’énergie et l’eau, en plus de disciplines telles que l’informatique et les télécommunications. Une université qui poursuit donc son bonhomme de chemin grâce, entre autres, au foisonnement des spécialités d’études : 45 spécialités au total. Avec, en sus, des masters au nombre de trois: un master professionnel en ingénierie et management de l’énergie, un deuxième en chimie industrielle et environnementale et, enfin, un master professionnel dans la création et la gestion des PME. L’Université de Gafsa abrite également trois unités de recherche, à savoir : «Sud-Ouest : l’histoire, les vestiges et la société», «La biochimie et la science des génétiques» et, enfin, «Les matières, l’énergie et l’environnement». Selon M. Jday, le salut passera par la création de ce qu’on appelle les «pôles de compétence». Un pôle de compétence est, en substance, une spécialité d’études qui, n’ayant d’existence nulle part ailleurs que dans une ville bien déterminée, demeure en quelque sorte l’apanage d’une seule région. Il existe actuellement un seul pôle de compétence relevant de l’Université de Gafsa, à savoir l’Institut supérieur des sciences et de la technologie de l’énergie. Les ambitions universitaires de Gafsa sont de la même grandeur que les montagnes qui enlacent la ville... Mehdi BEN REJEB
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