Certains chiffres du budget de l’Etat pour l’année 2013
prennent une autre dimension, à la vue de tout ce que dépense le nouveau
gouvernement tunisien en efforts, pour essayer de juguler les effets
des hausses incessantes des prix. La première remarque est que le
salaire mensuel du président transitoire tunisien (30.000 DT),
représente plus ou moins, cent fois le Smig tunisien (+ou – 400 DT) et
représente dix fois le salaire d’un haut cadre tunisien (+ ou moins 1000
DT). Cela, en ayant à l’esprit le fait que les 30 mille DT à vie de
Moncef Marzouki, ne comprennent pas ses autres frais, comme la
nourriture, les habits et autres. Ces derniers sont à la charge de
l’institution de la Présidence. En référence à un
classement que nous avions déjà fait, en novembre dernier,
le salaire de Moncef Marzouki approche aisément celui du dirigeant de
l’un des plus grands groupes tunisiens, Abdelwaheb Ayeds de Poulina.
Dans l’absolu, Moncef Marzouki pourrait ainsi être le 10ème plus grand
salaire de la Tunisie. La seconde remarque, c’est que le budget alloué
aux dépenses de la présidence de la République tunisienne et le
président transitoire, a été augmenté de 7,3 % et passait ainsi de
63,346 MDT en 2012 à 73,383 MDT. L’inflation, pour les salaires de
Monsieur Tout-Le-Monde en Tunisie, avait fini l’année 2012 avec le
chiffre de 5,9 % après les 3,5 % de 2011, et tout cela, au regard d’un
salaire moyen qui n’a été augmenté que de 4 à 5 % pour cette année 2013.
Cela emmène à dire que le budget de la présidence de la République a
été augmenté, plus fort que l’inflation s’il y a lieu de couvrir et plus
fort que l’augmentation des salaires, s’il y a lieu à comparer, comme
cela devrait se faire dans une démocratie et à plus forte raison dans un
pays qui s’endette pour pouvoir continuer à fonctionner.
- Combien coûte Moncef Marzouki à son peuple ?
A voir de plus près les chiffres du budget de la
présidence de cette République transitoire, on s’aperçoit que le budget
2013 lui avait accordé une enveloppe totale de dépenses courantes, de
15,52 MDT. Cette enveloppe comprend 3,5 MDT en frais de déplacements à
l’étranger, 2,5 MDT en frais de réception, 2,5 MDT en frais
d’hébergement, 1,5 MDT en frais de costumes ou frais d’habillement, UN
MILLION DT en frais de bouche ou frais de restauration, 2,52 MDT pour
les carburants nécessaires à ses voitures et autres véhicules de
déplacement, 370 mille DT pour les frais de la Steg et de la Sonede et
1,630 MDT en frais d’entretien. La majorité de ces frais s’inscrivaient
en hausse par rapport à 2012. Par un simple petit calcul, on se rend
compte que l’institution de la présidence de la République coûte au
contribuable tunisien la somme mensuelle de 1,293 MDT. En y ajoutant les
3,1 MDT de primes dites de souveraineté qui couvrent les salaires de
Moncef Marzouki et de son cabinet, on se rend compte que le président
transitoire et son institution reviennent au contribuable tunisien, à
hauteur de plus de 1,556 MDT par mois. Tout cela, alors que le pays
croule sous les dettes, internes et extérieures, que le chômage
engloutit presque 17 % de la population active. Des chiffres qui donnent
la chair de poule et qui frisent l’indécence !
- Un président fortement voyageur, sans contrepartie.
Elu président de la République par 7.000 voix seulement,
Moncef Marzouki, homme de droit et homme de gauche, s’il fallait le
classer politiquement, se devait d’être l’exemple à suivre pour un
peuple qui sortait d’une Révolution qui a surtout remis en cause la
valeur du travail et qui a laissé, derrière tous ses dérapage, une
économie à bout de souffle. Il se devait aussi d’être l’exemple à suivre
en matière de travail. Au contraire, il a été classé parmi les premiers
chefs d’Etat africains à s’occuper le moins de son peuple en passant le
plus clair de son temps sur les réseaux sociaux et à se distraire sur
Internet. Il se devait d’être l’exemple, en matière de recherche de
nouvelles opportunités pour l’économie de son pays. Les Tunisiens le
voient, ces derniers temps, plus en voyage, qu’à s’occuper des problèmes
du chômage, des IDE, à faire plus de tourisme qu’il ne s’occupe à en
apporter pour l’économie tunisienne. On a essayé de connaître le nombre
de ses voyages à l’étranger, mais personne dans son cabinet ne semble
savoir ou vouloir savoir ce chiffre. Ce que l’on sait, c’est que
Monsieur le président se déplace à bord d’un avion de type CRJ de
confort et que son heure de vol, y compris les périodes de parking,
coûte 13.000 DT au contribuable tunisien. Son denier voyage en Allemagne
ne semble rien avoir rapporté à l’économie de son pays, sauf les
déclarations de bonnes intentions et les signatures d’accords de
coopération, non avec le puissant patronat allemand, mais avec des
structures de coopération qui ont déjà des antennes en Tunisie. Une
pléiade d’hommes d’affaires l’accompagnait dans ce voyage et même la
femme du policier mort lors des évènements de Chokri Belaïd, nous
dit-on de source non confirmée. Mais point d’annonce d’un projet
industriel propre à créer des emplois.
Il est vrai qu’un président de la République représente l’image
de tout un pays et qu’il serait indécent de vouloir le traiter comme un
Tunisien normal, dans ses frais de bouche, dans son train de vie et
toute l’aura qui doit accompagner un chef d’Etat. Il est vrai aussi,
cependant, qu’un chef d’Etat se doit aussi, lui-même, de rationaliser
ses dépenses en fonction de l’état de l’économie du pays dont il a la
responsabilité. Rien qu’en frais de bouche, la présidence a demandé et
reçu une augmentation de 50 mille DT, alors que des familles entières,
en dehors du Palais, souffre famine et misère !
Khaled Boumiza.