A Tripoli les « rebelles » des forces spéciales OTANL’ambassade du Qatar à Tripoli - d’après unevidéo (voir
la vidéo à la fin de l'article) a été rouverte il y a trois jours
(lundi 22 août 2011) par des hommes armés qui, une fois entrés dans
l’édifice endommagé, y ont immédiatement fixé le drapeau national. On
est ainsi informé de la présence en Libye de forces spéciales qataries.
Des forces spéciales de Grande-Bretagne, France et Qatar, écrit le New
York Times (23 août 2011), sont en train de fournir un appui tactique
aux forces rebelles et des conseillers de la Cia aident le gouvernement
de Benghazi à s’organiser. Des commandos britanniques et français,
confirme un officier supérieur de l’OTAN, sont sur le terrain avec les
rebelles à Tripoli. Et, à la question de savoir si des agents de la Cia y sont aussi, l’officier répond qu’il en est certainement ainsi.
Et
c’est ainsi aussi qu’est désavouée l’OTAN qui jusqu’à présent a dit ne
pas avoir de « boots on the ground », à savoir de militaires sur le
terrain, en Libye. Les forces spéciales britanniques -indiquent les
enquêtes du Guardian et du Telegraph- ont joué un rôle clé dans
l’attaque de Tripoli. Cette attaque a été préparée à Benghazi par les
services secrets britanniques MI6, qui ont prédisposés des dépôts
d’armes et des appareils de communication autour de la capitale, dans
laquelle ils ont infiltré leurs agents pour guider les attaques
aériennes. L’offensive a débuté quand, dans la nuit de samedi, des
Tornado Gr4 de la Raf (Royal air force) qui avaient décollé d’Italie,
ont attaqué, avec des bombes de précision Paveway IV, un centre de
télécommunications et d’autres objectifs clés dans la capitale. Selon
une enquête rapportée par France
Soir, au moins 500 commandos britanniques opèrent en Libye, auxquels
s’ajoutent des centaines de Français. Ces derniers sont transportés en
Libye par des hélicoptères de l’Alat (Aviation légère de l’armée de
terre), embarqués sur le navire d’attaque amphibie Tonnerre.
Important
aussi est le rôle que joue en Libye le Qatar, un des alliés les plus
proches des Usa : il a dépensé plus d’un milliard de dollars pour
potentialiser la base aérienne de Al-Udeid en fonction des exigences du
Pentagone, qui l’utilise pour la guerre en Afghanistan et comme position
avancée du Commandement central. Rien d’étonnant donc que Washington
ait confié à cette monarchie du Golfe la mission de confiance
d’infiltrer en Libye des commandos qui, entraînés et armés par le
Pentagone, peuvent mieux se camoufler en rebelles libyens grâce à leur
langue et à leur aspect. Le Qatar a aussi la tâche d’approvisionner les
rebelles : un de ses avions a récemment été vu à Misrata, où il a
transporté une grosse charge d’armes. Il résulte de sources fiables
qu’avec celles du Qatar, opèrent aussi en Libye des forces spéciales
jordaniennes et probablement aussi d’autres pays arabes. On se
souviendra que dans les Emirats arabes unis est en train de se créer une
armée secrète qui peut être employée aussi dans d’autres pays arabes du
Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (cf. il manifesto du 18 mai[1]).
Tandis
qu’elle poursuit ses attaques aériennes pour aplanir la route aux
rebelles, l’OTAN conduit sur le terrain une guerre secrète pour
s’assurer que, dans la Libye de l’après-Kadhafi, le pouvoir réel serait
dans les mains des puissances occidentales, flanquées par les monarchies
du Golfe. Dans ce cas les forces spéciales hisseront le drapeau du
peacekeeping (« maintien de la paix ») et porteront des casques bleus.
Edition de jeudi 25 août 2011 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110825/manip2pg/07/manip2pz/308851/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio