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| موضوع: La rébellion libyenne sans gouvernement الأربعاء 10 أغسطس 2011 - 15:23 | |
| Le limogeage du conseil exécutif révèle les divisions des insurgés.
Les rebelles libyens, minés par des divisions internes, étaient mardi sans gouvernement. La suspension des 15 ministres du comité exécutif a été annoncée par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil. Selon un porte-parole, ce remaniement constitue la suite logique de l'assassinat toujours inexpliqué, le 28 juillet, du chef militaire de la rébellion, le général Abdelfatah Younès, ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi. «Il y a eu des erreurs administratives», s'est contenté d'expliquer le porte-parole. Partisan de l'option militaire, le général Younès aurait pu être exécuté pour ouvrir la voie à une solution négociée. D'autres sources affirment, au contraire, que cet ancien proche de Kadhafi aurait été soupçonné de jouer double jeu. Il a pu aussi être abattu pour venger des victimes de la torture dans les prisons de Kadhafi. Quoi qu'il en soit, son assassinat a révélé une fracture profonde dans le gouvernement et dans le CNT lui-même. Des membres de la famille de Younès et de sa tribu, les Obeidat, ont immédiatement manifesté les armes à la main, en demandant justice. «Il était temps de changer»
L'assasinat de Younès symbolise le délitement du pouvoir à Benghazi, qui ne reflétait plus la réalité de l'insurrection. «Il était temps de changer», commente un intellectuel libyen lié à la rébellion. «Les forces sur le terrain ne correspondaient plus à la composition du gouvernement», renchérit Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en poste à Tripoli. Selon le diplomate, de nombreux groupes armés revendiquent aujourd'hui la participation aux décisions, au nom de la légitimité des combattants. Ceux de Misrata ou du Djebel Nefoussa, au sud de Tripoli, se sentent sous-représentés dans les institutions. Ce regroupement des hommes armés par origines régionales s'observe partout, même à Benghazi, où ont afflué des volontaires de tout le pays. Le facteur tribal entre également en compte. Le successeur du général Younès, le général Souleimane Mahmoud, a été choisi après de longues tractations. Ce choix semble en partie destiné à calmer la tribu des Obeidat, à laquelle il appartient, tout comme son prédécesseur assassiné. Le nouveau chef militaire arrivera-t-il à imposer son autorité à des dizaines de milices différentes ? Il aurait accepté le poste avec réticence. Chef du bataillon de sécurité de Tobrouk avant l'insurrection, Souleimane Mahmoud avait fait défection dès le début de la répression, refusant de tirer sur les manifestants, alors désarmés. Mais il avait mis plus de deux mois à rejoindre les rangs des insurgés. Cultivé, auteur d'une étude historique sur la campagne de Rommel en Libye, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce soldat intellectuel sait disposer d'une marge de manœuvre étroite. D'autant plus qu'il présente le même profil que le général Younès, au-delà de l'appartenance tribale. Comme lui, il faisait partie des «officiers libres» libyens, qui ont soutenu le putsch de Mouammar Kadhafi en 1969. Comme lui, il exerçait de hautes fonctions dans l'appareil sécuritaire libyen au niveau national, en plus de ses attributions régionales, selon un schéma courant dans le régime de Kadhafi. Comme Younès, le nouveau chef connaît tous les responsables du système kadhafiste. Cette carte de visite pourrait déplaire à nombre de combattants. En attendant, le CNT était toujours mardi à la recherche d'un nouveau gouvernement. Situation toujours bloquée
Sur le terrain, après six mois d'insurrection, la situation semblait toujours bloquée. Au sud-ouest, les Berbères du Djebel Nefoussa consolidaient leurs positions dans la bourgade de Bir al-Ghanam, à 80 km environ de Tripoli. À l'est, les insurgés tentaient, toujours sans succès, de reprendre le terminal pétrolier de Brega, à 240 km de Benghazi en direction de Tripoli. Dans le port de la capitale, l'aviation de l'Otan a détruit une frégate. De son côté, le régime de Kadhafi a accusé l'Otan d'avoir tué 85 civils à l'est de Tripoli. Selon un porte-parole, 33 enfants, 32 femmes et 20 hommes, issus de douze familles, sont morts dans le bombardement de leurs maisons au sud de Zliten, agglomération située à 150 km de Tripoli et qui sert de point d'appui au régime pour le siège de Misrata, la troisième ville libyenne. Un deuil national de trois jours a été décrété. L'Otan a déclaré avoir frappé une cible militaire et n'avoir pas de preuves de victimes civiles «à ce stade.». LIRE AUSSI : » La mort mystérieuse du général Younès
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