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 Les multi-milliards de la chasse aux terroristes et l’évaporation de la classe moyenne

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عدد المساهمات : 2831
تاريخ التسجيل : 24/01/2010

Les multi-milliards de la chasse aux terroristes et l’évaporation de la classe moyenne Empty
مُساهمةموضوع: Les multi-milliards de la chasse aux terroristes et l’évaporation de la classe moyenne   Les multi-milliards de la chasse aux terroristes et l’évaporation de la classe moyenne Icon_minitimeالخميس 14 يوليو 2011 - 11:51

Les multi-milliards de la chasse aux terroristes
et l’évaporation de la classe moyenne
par James Petras
Les multi-milliards de la chasse aux terroristes et l’évaporation de la classe moyenne 25599

Le gouvernement américain (Maison Blanche et Congrès) dépense 10 milliards
de dollars par mois, ou 120 milliards de dollars par an, pour combattre
un groupe estimé à “50-75 membres d’Al Qaïda en Afghanistan”, d’apès la
CIA et rapporté par le Financial Times de Londres (25 Juin
2011, page 5). Pendant les trente derniers mois de la présidence
d’Obama, Washington a dépensé 300 milliards de dollars en Afghanistan,
ce qui nous fait un total d’environ 4 milliards de dollars pour chaque
soi-disant “membre d’Al Qaïda”. Si nous multiplions ce chiffre par les
quelques deux douzaines de sites ou de pays où la Maison Blanche clâme
que des “terroristes” d’Al Qaïda ont été vus, nous pouvons commencer à
comprendre pourquoi le déficit du budget états-unien a augmenté de
manière astronomique à plus de 1 600 milliards de dollars pour l’année
fiscale en cours.

Pendant la présidence d’Obama, les ajustements
sociaux au coût de la vie ont été gelés, résultant directement à une
perte nette de 8%, ce qui représente exactement la somme dépensée à
courir après cinq douzaines de “terroristes” d’Al Qaïda dans les
montagnes frontalières du Pakistan.

Il est totalement absurde de penser que le pentagone
et la Maison Blanche dépenseraient 10 milliards de dollars par mois,
juste pour chercher une poignée de terroristes dans les montagnes
afghanes. Alors, pourquoi la guerre en Afghanistan ? La réponse que nous
entendons et lisons le plus fréquemment est que c’est une guerre contre
les Talibans, un mouvement de guerilla nationaliste islamiste de masse
se composant de dizaines de milliers d’activistes. Les Talibans quoi
qu’il en soit, ne se sont jamais engagés dans des actes de terrorisme
contre le territoire des Etats-Unis ou leur présence à l’étranger. Les
Talibans ont toujours maintenu la même ligne, à savoir que leur combat
etait pour l’expulsion des forces étrangères occupant l’Afghanistan.
Ainsi, les Talibans ne font partie d’aucun “réseau terroriste
international”. Si la guerre américaine en Afghanistan n’est pas pour
battre le terrorisme, alors pourquoi cette dépense massive de fonds et
de resources humaines pendant plus de dix ans ?

Plusieurs hypothèses viennent alors à l’esprit:

La première est la situation géopolitique de
l’Afghanistan: les Etats-Unis construisent et renforcent des bases
militaires autour et aux frontières de la Chine.

Deuxièmement, les bases militaires américaines en
Afghanistan servent de bases de lancement pour fomenter des conflits
armés ethniques de “dissidence séparatiste”, ainsi appliquant la vieille
formule du “diviser pour mieux régner” contre l’Iran, la Chine, la
Russie, et les républiques d’Asie Centrale.

Troisièmement, Le lancement de la guerre
d’Afghanistan en 2001 par Washington et ses conquêtes faciles du début,
encouragea le pentagone à croire qu’une victoire facile, rapide et à
moindre coût était possible; une victoire qui aurait pu revigorer
l’image des Etats-Unis comme une puissance invincible, capable d’imposer
sa loi n’importe où dans le monde, à l’encontre de la désastreuse
expérience de l’URSS.

Quatrièmement, le succés rapide de la guerre en
Afghanistan était regardé comme un prélude au lancement d’une vaste
séquence de guerres victorieuses, d’abord contre l’Irak, suivi de
l’Iran, puis la Syrie et bien d’autres. Ceci servirait le triple but de
renforcer la puissance régionale d’Israël, de contrôler les ressources
stratégiques du pétrole et d’élargir l’arc de contrôle états-uniens par
ses bases militaires de l’Asie du sud et centrale, à travers le golfe
persique et jusque la Méditérannée.

Les stratégies politiques formulées par les
militaristes et les sionistes des administrations Bush et Obama
pensaient que les armes, l’argent, la force brute et la corruption
pourraient bâtir fermement des états satellites stables dans le giron de
l’empire états-unien de l’ère post-soviétique. L’Afghanistan fut
regardé comme une première conquête facile, la phase initiale de guerres
séquentielles. Chaque victoire endommagerait la réputation des
oppositions aux guerres à la maison et en Europe. Les coûts initiaux de
la guerre impérialiste seraient épongés par la richesse tirée des pays
conquis, pensaient les néo-conservateurs, spécifiquement des régions
productrices de pétrole.

La défaite rapide du gouvernment Taliban par les
Etats-Unis confirma aux stratèges militaires, que des islamistes
rétrogrades et pauvrement armés n’étaient pas une compétition pour la
puissance de feu américaine et ses leaders intelligents.

Mauvaises analyses, stratégies éronnées: un désastre à mille milliards de dollars

Chaque évaluation formulée par ces stratèges civils
et leurs alter-ego militaires s’est avérée fausse. Al Qaïda était et est
toujours un adversaire marginal, la seule véritable force capable de
faire perdurer une guerre populaire contre un occupant impérialiste,
infligeant de lourdes pertes à celui-ci, diminuant l’influence d’un
régime local marionnette et accumulant un soutien massif de la
population est le mouvement taliban et les mouvements nationalistes de
résistance émergents. Les think-tanks américains lourdementt influencés
par Israël, les experts et conseillers qui dépeignaient les adversaires
islamistes comme étant ineptes, inefficaces et lâches, se sont
totalement trompés sur le compte de la résistance afghane. Aveuglés par
leur antipathie idéologique, ces conseillers civils de haut-niveau de la
Maison Blanche et du pentagone ont été incapables de reconnaître la
finesse politique, militaire, stratégique et tactique des leaders
islamistes de moyen et haut niveaux ainsi que leur potentiel de soutien
dans le voisinage, au Pakistan et ailleurs.

La Maison blanche d’Obama, trop dépendante des
experts pro-Israël islamophobes, a isolé plus avant les troupes
américaines et s’est aliénée la population afghane en triplant le nombre
de troupes, ainsi renforçant le crédit des Talibans aux yeux de
l’opinion publique afghane comme étant l’authentique alternative à
l’occupation étrangère.

En ce qui concerne les rêves néo-conservateurs de
voir des guerres séquentielles victorieuses, concoctées par les Paul
Wolfowitz, Feith, Abrams, Libby et consorts, éliminer les adversaires
d’Israël et faire du golfe persique un lac hébreu, les guerres qui se
prolongent en Irak, Afghanistan et au Pakistan, de fait, ont renforcé
l’influence régionale de l’Iran, retourné le peuple pakistanais contre
les Etats-Unis et renforcé les mouvements contre les états clients des
Etats-Unis à travers le Moyen-Orient.

Les défaites impérialistes séquentielles ont eu pour
résultat une hémorragie massive des finances de l’état américain, bien
plus que l’afflux des richesses pétrolières promis dans le package des
guerres provenant des pays tributaires. D’après une étude universitaire
récente, le coût militaire des guerres d’Irak, d’Afghanistan et du
Pakistan a excédé les 3 200 milliards de dollars (dans “Les coûts de la
guerre depuis 2001”, Eisenhower Study Group, Juin 2011) et
augmente de plus de 10 milliards de dollars par mois. Dans le même
temps, les Talibans “resserrent leur main mise psychologique” sur
l’Afghanistan (Financial Times du 30 Juin 2011, p.8). D’Après
les derniers rapport en provenance d’Afghanistan, même le mieux gardé et
protégé des hôtels cinq étoiles de Kaboul, l’hôtel Intercontinental, a
été vulnérable à un assaut répété et a été pris par des militants, parce
que les “forces de haute sécurité afghanes” sont inflitrées et que les
Talibans sont capables d’opérer partout, ayant établi des “gouvernements
de l’ombre” dans la plupart des villes et villages (Financial Times du 30 Juin 2011, p.8)

Le déclin impérial, les finances en déconfiture et le spectre de l’écrasement

L’empire qui s’effondre a épuisé le trésor public US.
Alors que le congrès et la Maison Blanche luttent pour augmenter le
plafond de la dette, le coût de la guerre érode de manière agressive
toute possibilité de maintenir des standards de vie raisonnables et
stables pour la classe moyenne et celle des travailleurs et augmente les
disparités sociales entre les 1% du top et le reste de la population
américaine. Les guerres impérialistes ont pour fondement le pillage de
la trésorerie des Etats-Unis. L’état impérialiste a, par des exemptions
d’impôts massives et extraordinaires, concentré la richesse dans les
mains des super-riches alors que les classes laborieuses ont été coulées
surtout dans la mesure où maintenant seuls les boulots à bas salaires
sont disponibles.

En 1974, le top 1% de la population américaine à
titre individuel comptait pour 8% du revenu national; en 2008 ce 1%
comptait pour 18% du revenu national, et la plupart de ces 18% de
richesse est concentré dans les mains d’un tout petit 1% de ces 1% ou
0,01% de la population américaine (Financial Times du 28 Juin
2011, p.4 et du 30 Juin 2011, p.6). Alors que la classe des super-riches
pille le trésor public et intensifie l’exploitation du travail, le
nombre des boulots à salaires moyens a plongé. De 1993 à 2006 (NdT:
avant le début de la crise donc…c’est pire maintenant…), plus de 7% des
boulots à moyens salaires ont disparu (Financial Times du 30
Juin 2001, p.4). Alors que les inégalités sociales croissent dans le
monde entier, les Etats-Unis ont maintenant la plus grosse inégalité
sociale répertoriée dans les pays capitalistes dominants.

Le poids du soutien de l’empire en déclin, avec sa
croissance faramineuse des dépenses militaires, est supporté de manière
disproportionnée par les contribuables de la classe moyenne et de la
classe laborieuse ainsi que par tous les salariés. Le pillage de
l’économie par l’armée et l’élite financière a mis en marche un déclin
brutal des standards de vie, des revenus et des possibilités de travail.
Entre 1970 et 2009, alors que le PIB a plus que doublé, le salaire
médian a stagné en terme réel (FT du 28 Juin 2011, p.4). Si nous
ajoutons les facteurs fixes de coûts des retraites, de santé et
d’éducation, le revenu réel par salarié, spécialement depuis 1990, a
sérieusement décliné.

Pire doit arriver dans la seconde moitié de 2011:
Alors que la Maison Blanche d’Obama étend ses interventions
impérialistes au Pakistan, à la Libye et au Yémen, augmentant par là
même les dépenses militaires et de l’état policier, Obama va établir des
accords budgétaires avec l’aile la plus à droite du parti républicain,
qui va torpiller les programmes gouvernementaux de santé et d’aides
sociales, comme le Medicare et Medicaid, ainsi que le programme national
des retraites. Les guerres prolongées ont amené le budget au point de
rupture, tandis que le déficit plombe toute véléité de redressement
économique, le tout emmenant le pays vers une récession répétée.

La classe politique semble bizarrement ignorer que
leur chasse aux 50-75 terroristes fantômes estimés d’Al Quaïda coûtant
des centaines de milliards de dollars a précipité la disparition des
boulots à revenus moyens aux Etats-Unis.

Le spectre politique dans son entièreté s’est tourné
de manière décisive vers la droite et l’extrême droite. Le débat entre
les démocrates et les républicains est devenu celui de savoir s’il faut
couper 4 000 milliards de dollars ou plus dans ce qu’il reste des
programmes sociaux du pays.

Les démocrates et l’extrême droite sont alliés alors
qu’ils continuent des guerres multiples tout en continuant à favoriser
et financer les 0,01% de super-riches, des magnats de la finance et de
l’immobilier dont la richesse a tant augmenté durant la crise !

Conclusion

Mais il y a une gêne profonde et silencieuse au sein
des cercles du pouvoir du régime Obama: les “meilleurs et les plus
intelligents” de son équipe d’élite sont en train de quitter le navire
avant que le déluge n’arrive: le gourou de l’économie Larry Summers,
Rahm Emmanuel, Stuart Levey, Peter Orzag, Bob Gates, Tim Geithner et
bien d’autres, responsables des guerres désastreuses, des catastrophes
économiques, de la concentration massive de la richesse et du saccage de
nos standards de vie, sont partis ou ont annoncé leur “retraite”,
laissant le soin aux charlatans toujours souriant, le président Obama et
son comparse vice-président “Joe” Biden, ainsi qu’à leur dernière garde
de loyalistes qui n’ont aucune idée de quoi il retourne, de se faire
blâmer quand l’économie capotera et que nos programmes sociaux seront
balayés. Quelle autre explication pour leur départ hâtif et lâche (“pour
passer plus de temps avec la famille”) alors que la crise se renforce
de jour en jour. La retraite hâtive de ces officiels de haut niveau est
motivée par leur désir d’éviter toute responsabilité politique et pour
échapper à leur inculpation par l’histoire pour le rôle qu’ils ont tenu
dans cette débâcle économique. Ils sont plus préoccuppés de se protéger
d’accusations futures sur qui a mené quelle politique qui eut pour
résultat de détruire l’économie du pays et ses classes moyenne et
ouvrière, qui avaient de bons boulots, des retraites stables, une
sécurité sociale, une assurance médicale convenable et une place
respectée dans le monde.

Article original en anglais :

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25574

Traduction : Résistance 71

Note du site Résistance 71 :


Nous avons traduit ici un excellent article de
James Petras sur le déclin et l’implosion futurs de l’empire américain
(anglo-américain pour être plus précis) sous le poids combiné de ses
coûts de guerre et d’une récession / dépression économique, qui plombent
la société de l’intérieur, comme cela arrivera bientôt également à la
France qui se laisse embarquer par le truchement de la clique
néolibérale (Sarkozy n’en étant que son tenant de « droite », plus
asservi sans doute à la société du spectacle américaine que certaines
« contre-parties de gauche » non moins néolibérale et donc réfractaire
de tout progrès social) en place depuis l’asservissement des
institutions françaises aux diktats de la haute finance internationale.


Cette analyse de Petras est une analyse que nous
qualifierons de « classique ». Elle pose des problèmes et des questions
justes, mais élude à notre sens la partie la plus importante de la
vision en cinémascope que chacun devrait avoir de la situation mondiale:
aux questions du pourquoi des guerres et du pourquoi la classe
politique américaine (et européenne du reste) semble ne pas comprendre
la relation causale de la détérioration de la situation
politico-économique avec les guerres perpétuelles en cours, Petras,
comme beaucoup d’analystes « classiques » n’y voit que des « erreurs de
jugement », des « mauvaises perception politiques et stratégiques » ,
donc des « erreurs humaines » menant au marasme …


Ceci omet quelques points essentiels:

  • Les guerres modernes (post-modernes ?) ne sont
    plus fait pour être gagnées mais pour durer, car elles remplissent
    plusieurs fonction dont une a été soulignée par Petras dans son article:
    les guerres rapportent et aident à concentrer encore plus la richesse
    dans le moins de main possible, mais surtout, et cela mène au second
    point:
  • En durant, surtout contre une « ennemi
    invisible » comme Al Qaïda, créé à dessein à cet effet, les guerres,
    créent le chaos. Chaos politique, division des peuples (doctrine néo-con
    du « choc des civilisations », complètement bidon et induite à 100% par
    les idéologues du système, comme BHL en France par exemple), chaos
    social dans les pays concernés, couplé à la destruction planifiée de
    l’économie mondiale telle que nous la connaissons, afin de créer le
    chaos ultime, celui qui ruinera le monde de ce début de XXIème siècle et
    permettra l’avènement de ce à quoi les oligarques rêvent dans leur
    délire psychopathe depuis bien longtemps: la gouvernance mondiale, le
    Nouvel Ordre Mondial
  • Du chaos artificiellement créé dans la théorie
    sociopathe des oligarques, naîtra l’essence du Nouvel Ordre Mondial. La
    concentration du maximum de la richesse mondiale dans les mains de
    0,001% de la population mondiale aidera à la concentration ultime du
    pouvoir. Le gouvernement mondial sera géré par un cartel de financiers
    et de gros industriels privés, non élus bien sûr et utilisera dans un
    premier temps la structure actuelle de l’ONU et l’armée de l’OTAN comme
    flic et garde-chiourme international. Le mercenariat sera généralisé.
Pour parvenir à ses fins, l’oligarchie
hégémonique se doit de détruire la société telle que nous la
connaissons, pour non pas rendre le pouvoir aux peuples comme nous et
bien d’autres le préconisons pour en finir avec un système obsolète
d’injustice sociale, mais bien au contraire, pour créer le summum, la
mère de tous les systèmes inégalitaires, répressifs et totalitaires: le
gouvernement mondial du plus petit nombre sur la vaste majorité des
serfs dans une société néo-féodale criminelle.

Voilà ce qui à notre sens manque à
l’analyse par ailleurs classiquement très bonne de James Petras. Nous
désirions en faire part ici avant la lecture de l’article
.

James Petras a une longue
histoire d’activisme pour la justice sociale, travaillant en particulier
avec le mouvement des paysans sans terre brésilien pendant 11 ans. En
1973-76, il fut membre du tribunal Bertrand Russel sur la répression en
Amérique latine. Il écrit une chronique mensuelle pour le journal
mexicain La Jordana et auparavant pour le quotidien espagnol, El Mundo.
Il a un B.A de l’université de Boston et Ph.D de l’université de
Berkeley, Californie.





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