Le monde est en ébullition !Depuis janvier dernier, les événements majeurs se succèdent.
Nous assistons en direct à une redistribution des cartes au niveau
international. Pour sortir gagnant en 2012, il faudra se protéger
intelligemment.
Ce n’est pas la fin du monde, mais celle d’un mondeInsurrections, révolutions,
catastrophes naturelles ou industrielles, crise de la Grèce, crise des
déficits abyssaux, dettes souveraines hors de maîtrise…notre
environnement est en train de changer brutalement.Sans être excessif, je crois que l’on peut dire que nous sommes tous touchés, de près ou de loin, par ces bouleversements.
▪ Les Etats-Unis durablement affaiblis
Il y a quelques jours,
le président Obama a
déclaré ne pas craindre la formation d’un “double dip” pour l’économie
américaine. Comprenez : après l’effondrement de 2008-2009, heureusement
que notre administration a évité un nouveau plongeon en 2011.
Les marchés, eux, ont les yeux rivés sur les déficits, et sur le
marché de l’emploi. La reprise ne génère encore que très peu d’emplois.
Autres signes inquiétants, l’immobilier ne répare toujours pas et Wall
Street reste morose.
Bientôt ce sera au tour des agences de notation de réveiller les
inquiétudes sur la dette souveraine américaine, alors que 2012, année
électorale, approche…
▪ La Fed n’est plus omnipotente
Ben Bernanke se lamente à longueur de journée de cette reprise
“déplorablement lente”. Il place tout ses espoirs sur le second semestre
2011, en espérant qu’il sera plus tonique et que l’inflation (du moins
l’inflation officielle) restera sage.
Pourtant, Bernanke semble un tantinet optimiste. Ses scénarios de reprise ne sont basés que sur de simples hypothèses :
- Un retour rapide à la normal après la catastrophe de Fukushima.
- La stabilisation des prix du pétrole grâce à l’OPEP
(et aujourd’hui à l’IEA). Ainsi la croissance économique pourrait
redécoller au deuxième semestre. Or on ne peut pas dire que la stratégie
de l’OPEP soit limpide actuellement…
Ce dernier scénario semble même improbable à moyen terme tant les prix de l’alimentation et de l’énergie sont orientés structurellement à la hausse. Pour l’instant, Bernanke feint d’ignorer le phénomène, en se concentrant sur la “
core inflation“.
▪ Le Japon, retour à la récession
Le FMI estime que le PIB japonais devrait se contracter de 0,7% cette année avant de rebondir en 2012 à +2,9%.
Si les Etats-Unis ont évité le “double dip”, la catastrophe de Fukushima ne permettra pas à Tokyo d’éviter ce scénario.
La crise redistribue les cartes
Nous le savons, le battement d’ailes du modeste papillon peut déclencher un ouragan destructeur à l’autre bout de la terre.
Dans notre monde global,
les Etats-Unis sont le papillon. Or la Banque mondiale l’a rappelé dans son rapport de juin sur les perspectives économiques (
Global Economic Prospects), Washington doit encore affronter beaucoup de problèmes liés à la crise :
- Niveau élevé du chômage
- Assainissement du budget des ménages
- Bilan des banques et les déficits budgétaires
La concentration de ces problèmes pourrait peser durablement sur
l’ensemble des perspectives des pays avancés, notamment sur l’Europe.
L’aggravation de ces problèmes en
Grèce, au Portugal et en Irlande a même déclenché un risque systémique mondial. Tout le monde en ignore encore l’issue au moment où j’écris ces lignes.
La hausse des matières premières pèsera durablement
Selon Justin Yifu Lin, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président : “
A
l’échelle mondiale, la croissance du PIB devrait atteindre 3,2% en 2011
puis 3,6% en 2012. Cependant, la poursuite de la hausse des prix
pétroliers et alimentaires, déjà élevés, pourrait freiner
considérablement la croissance économique et pénaliser les pauvres“.
La hausse des matières premières aurait
un effet particulièrement lourd sur les pays développés. Dans ces pays, la croissance fléchirait de 2,7% à 2,2% entre 2010 et
2011. Une légère amélioration serait cependant visible à partir de 2012
et 2013, avec une croissance respectivement de 2,7% et 2,6%.
Les émergents ont aussi leurs inquiétudes
Le décollage des pays émergents ou en développement a fait
naître de nouveaux défis. Leurs politiques monétaires ont commencé à
s’attaquer à la hausse des prix des produits de base et à la reprise de
l’inflation.
Reste à savoir si ces politiques seront suffisantes pour contrôler les flux de capitaux sauvages que ces marchés recueillent…