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 L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance

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عدد المساهمات : 2831
تاريخ التسجيل : 24/01/2010

L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance Empty
مُساهمةموضوع: L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance   L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance Icon_minitimeالأربعاء 6 يوليو 2011 - 12:24

L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance
par Chems Eddine Chitour

L'Algérie du XXIe siècle : Un demi-siècle d'errance 25520

On le sait. Avec un rituel de métronome, chaque année nous réchauffons
péniblement une symbolique à laquelle les jeunes qui, sans être éduqués
dans le culte de la patrie, ont, au fond d'eux-mêmes, le «feu sacré».
Notre indépendance a atteint l'âge de raison. Mais l'Algérie peine
toujours à se redéployer dans un environnement mondial de plus en plus
hostile. Est-ce parce qu'elle n'abrite pas en son sein les compétences à
même de la faire sortir de l'ornière? Est-ce qu'elle n'a pas les
ressources qui lui permettraient de financer son développement? Non!
Comment alors expliquer cette panne dans l'action qui fait que nous
sommes encore à chercher un projet de société et à vivre au quotidien
gaspillant une rente imméritée qui hypothèque lentement mais sûrement
l'avenir de nos enfants, leur laissant ce faisant, une terre inculte,
ouverte à tout vent où rien de «construit» par l'intelligence de l'homme
ne lui donnera une singularité?

A l'Indépendance, nous étions
tout feu, tout flamme et nous tirions notre légitimité internationale de
l'aura de la glorieuse Révolution de Novembre. La flamme de la Révolution
s'est refroidie en rites sans conviction, pour donner l'illusion de la
continuité. L'Algérie actuelle, qu'est-ce- que c'est? Un pays qui se
cherche, qui n'a pas divorcé avec ses démons du régionalisme, du
népotisme? Qui peine à se déployer, qui prend du retard, qui vit sur une
rente immorale car elle n'est pas celle de l'effort, de la sueur, de la
créativité? C'est tout cela en même temp! Le pays s'enfonce
inexorablement dans une espèce de farniente trompeur tant que le baril
couvre notre gabegie-. Après, ce sera le chaos.

Cinquante ans après l'Indépendance, nous n'avons plus le droit de continuer à
diaboliser les autres et les rendre responsables de notre gabegie
actuelle. Si le devoir d'inventaire est toujours d'actualité avec
l'ancienne puissance coloniale, nous ne pouvons pas l'incriminer chaque
fois que nous échouons dans la plus pure tradition de la théorie du
complot. Si complot il y a, c'est que notre «défense» était poreuse,
nous n'avons pas été à la hauteur. Pourquoi? Pourtant la guerre de
Libération a été pour nous une source de ressourcement. Le grand tort
est que nous n'avons pas su prendre les virages rendus nécessaires par
l'évolution rapide du monde.

Des pays se créent ou sont défaits
sous nos yeux, au gré de la volonté des puissants. Il ne faut pas croire
ou laisser croire que nous sommes immunisés, notre tour viendra, c'est
inéluctable. On ne laissera pas tranquille un pays de 2387.642 km² - le
deuxième pays d'Afrique après la partition du Soudan- avec sa profondeur
stratégique, son potentiel énergétique, ses différents climats... son
potentiel archéologique et touristique- Elle deviendra une Terre promise
pour les seigneurs dans ce XXIe siècle de tous les dangers.

Qu'on «se rassure», il n'y aura pas de colonisation classique mais un
néocolonialisme néolibéral qui ne fait pas de place à l'Etat mais au
marché qui doit être le nouveau -monothéisme- auquel il faut faire
allégeance. Cette nouvelle religion occidentale de l'argent, déclinée de
différentes façons, mondialisation-laminoir, prédations de la finance,
ajustement structurel, rend caduques toutes les politiques sociales de l'Etat.

Ce mimétisme que nous avons de l’Occident en tentant de
lui ressembler dans la dimension consommation et non dans celle du
travail , de l’effort de l’intelligence et de l’endurance est encore
plus tragique au sein des pays arabes car aucun d'eux ne crée de la
richesse, ils vivent en satrapes sur le fonds de commerce de la nature,
tel que le pétrole, le gaz, et d'une certaine façon, le tourisme qui
sont des mannes qui profitent, dans une large mesure, aux dirigeants qui
permettent pour se maintenir, l'avènement de toute une faune prédatrice
qui fait de la corruption le fondement de son «éthique». Justement,
s'agissant de l'Algérie, Nicolas Sarkis déclarait récemment: «L'Algérie
va devenir un importateur de pétrole. L'Algérie est le premier pays
producteur qui risque de devenir un pays importateur de pétrole.
L'Algérie n'a pas joué la prudence dans l'exploitation de ses richesses,
l'Algérie peut se réveiller un jour sur une situation très douloureuse.»

Qu'on se le dise! Les anciens invariants ont de
moins en moins de consistance, le marché démolit les frontières des pays
vulnérables, il veut faire de la Terre,
un village où tout est à vendre pour ceux qui ont de l'argent. Même la
notion de drapeau est rendue discutable pour les pays faibles. Certaines
multinationales ont des budgets de loin supérieurs à ceux des Etats.

Dépendance passive et dépendance active

Qu'est-ce qu'être indépendant au XXIe siècle avec une mondialisation dimensionnée
à la taille des plus grands, des plus forts, des plus immoraux? Qu'est-
ce qu'être indépendant quand on est dépendant à 80% pour sa nourriture,
à 100% pour sa construction, ses transports quand on est dépendant à
100% pour ses achats de tous les jours, de ses machines pour extraire le
pétrole, quand on est dépendant pour ses industries qui ont été au fil
des ans laminées, qui par le FMI et son ajustement structurel, qui par
l'infitah à l'Anouar El Sadate qui fait de nous des handicapés moteurs
et mentaux au point qu'il ne nous reste que deux neurones, ceux qui nous
permettent de coordonner nos gestes pour nous nourrir de nourriture
imméritée car elle est volée à la nature et surtout aux générations
futures à qui il ne restera rien.

Qu'est-ce qu'être indépendant
quand nous ne pouvons plus défendre notre territoire qu'avec des
arbalètes face aux drones, aux fusils laser, aux avions F16 et autres
foudres Qu'avons-nous fait de notre indépendance? de ce capital de
sympathie, de considération que nous avions à l'Indépendance? Quand nous
pensions que l'espoir était permis, que nous pouvions rivaliser avec
les autres pays évolués, nous, les Arabes d'Occident, nous qui avions
une avance morale technologique et d'ouverture sur le monde au point de
nous arrimer maintenant à une métropole moyen-orientale avec toutes les
connotations de fatalité de coup de Jarnac, d'installation dans les
temps morts et s'en remettant au destin sans se battre avec les armes de
la science et du savoir, sans apprivoiser la technologie. C'est une
erreur que nous payons de nos jours au centuple

Qu'est-ce qu'être indépendant quand notre système éducatif est en miettes et que l'on
casse les dernières défenses immunitaires que sont les formations
technologiques (ingéniorat) au profit d'un schéma mis «gracieusement» à
notre disposition par un pays qui ne l'applique pas à lui-même, jetant
dans le désarroi, à titre d'exemple, la plus vieille institution du
pays, presque centenaire et qui, qu'on le veuille ou non, a formé des
Algériennes et des Algériens avec un niveau respectable?

Qu'est-ce qu'être indépendant quand on a stérilisé toute velléité de fierté des
Algériens à telle enseigne que cet événement majeur est vécu dans la
clandestinité la plus totale pour 99% de la population, notamment la
jeunesse. Chaque année notre télévision et ses clones nous resservent le
même remake, la foi de l'indépendance s'étant refroidie en rites dont
seuls les marchands du Temple ont le secret qui leur permet de durer
renvoyant aux calendes grecques tout espoir de sortie du tunnel.

En cinquante ans, le paysage politique international a profondément
changé. Souvenons-nous les années soixante, la vague de décolonisation a
donné l'illusion que les pays étaient réellement indépendants et que
tout était permis, la misère morale et matérielle devait faire place à
la liberté de parole, de travailler, bref, de donner la pleine mesure de
son talent. Cruelle erreur, les espoirs furent rapidement confisqués
par des dirigeants qui jouèrent le même rôle que l'ancien occupant tout
en s'éliminant mutuellement sous les regards harassés des peuples.Aimé
Césaire,en son temps, jugeant d'un oeil très critique cet hold-up de la
liberté,de la démocratie, eut cette formule lapidaire sans appel: ««La
lutte pour l'indépendance, c'est l'épopée! L'indépendance acquise, c'est la tragédie.»

En Algérie, ce fut moins d'un mois après
l'Indépendance une guerre sauvage entre les baroudeurs qui ont supporté
l'essentiel des combats contre la France
et l'armée dite des frontières. «Seb'a snine barakat!», «sept ans ça
suffit!» Ferhat Abbas décrivant la situation, écrivait à propos de ce
qu'il appelle la «République des camarades»: «Quand on veut fonder un
parti, il n'est pas question de créer une catégorie de privilégiés et de
supercitoyens. Ni d'institutionnaliser une autorité parallèle», ce sont
«de nouveaux caïds». On l'aura compris, la Révolution
c'est eux,le martyr c'est eux. A eux donc de mettre l'Algérie en coupe
réglée cadenassant à mille tours l'expression politique autre que celle
du magister dixit. Résultat des courses: beaucoup pensent qu'en 1962
nous n'avons pas été indépendants, nous n'avons fait que changer de
dépendance passant de celle coloniale à celle d'une nomenklatura
bâillonnant tous les rêves et comptant s'installer pour mille ans.

La situation actuelle est profondément dangereuse. Le monde a profondément
changé; en 6 mois, le Monde arabe a été bouleversé de fond en comble
pour un dessein qui n´est malheureusement pas au bénéfice des peuples
arabes. Des alliances se nouent, d´autres se dénouent. Quoi qu´on dise,
les regards sont braqués sur l´Algérie. Nous ne sommes pas à l´abri d´un
tsunami, nos frontières sont de plus en plus vulnérables et nous
donnons l´impression de nous installer dans les temps morts avec des
slogans du siècle précédent. L´Algérie est devenue le premier pays
d'Afrique par la superficie et il ne faut pas croire que nous sommes
invulnérables. Le démon du régionalisme, la soif de pouvoir, l´appât du
gain et pour notre malheur, l´étendue du pays, sa richesse en
hydrocarbures et en terres agricoles, sont autant de critères de vulnérabilité.

Que faut-il faire avant qu'il ne soit trop tard?

Il est évident que pour les petits pays comme l'Algérie, le grand secret
c'est de pouvoir avoir une politique étrangère en choisissant au gré de
ses intérêts les types de dépendance active et non passive. Elle ne
pourra le faire que si sa société est monolithique tout entière comme un
seul homme derrière des dirigeants qui pratiquent la démocratie,
l'égalité des chances et l'alternance.. La diplomatie du cocktail doit
faire place à celle du Web 2.0 et au Dow Jones que nos diplomates se
doivent de maitriser. Il vient qu'un changement radical est nécessaire
dans le calme et la sérénité. Il est nécessaire de restituer au peuple
la vraie souveraineté de choisir en toute transparence ses dirigeants.

Mohand Tahar Mohammedi écrit à ce propos: «L'Algérie en a un besoin urgent
pour trois raisons fondamentales. La première est que le pays, nombreux
parmi les meilleurs de ses enfants ont sacrifié leur vie pour se libérer
du joug colonial, n'appartient à aucune personne, ce bien commun, légué
par les morts aux vivants, et non un patrimoine privé. La seconde est
que la violence doit être bannie. Enfin, la troisième raison est que la
légitimité ne peut être acquise par la contrainte, la manipulation et le
mépris du peuple, mais par des élections libres et transparentes. Le
monde a changé, le peuple algérien mérite de vivre en démocratie, avec
une justice indépendante qui applique les lois émanant de celui au nom
duquel elle agit, c'est-à-dire le peuple. Une école du savoir, libre de
tout dogme idéologique, et c'est ici qu'on prépare la démocratie de
demain contrairement à ce régime autoritaire qui ne pourrait être
formateur des citoyens démocrates». (1)

Encore une fois et au
risque de me répéter, l´Algérie de 2011 se cherche, elle est d´abord, en
quête d´un projet de société avec un désir d´être ensemble. L´Algérie a
besoin de tous ses fils et filles sans exclusive. Voulons-nous d´un
tsunami qui emportera tout et qui fera de l´Algérie une zone grise? Seul
un ciment puissant permettra à l'Algérie de ne pas voler en éclats.
Nous avons une année devant nous pour réussir une transition à la veille
du 50e anniversaire. Prendre le pari de réussir en mobilisant tout le
monde sans exclusive, en préparant une transition sans douleur, en
donnant la parole aux sans-voix, en prenant le parti d'être impopulaire
pour prendre des décisions qui garantissent l'avenir. Le postulat de
base est que la société civile doit être consultée sur les grands
dossiers avec une dimension pédagogique au quotidien. Chacun d'entre
nous devra contribuer quelle que soit sa position à l'émergence de
consensus sur les grands enjeux.

A titre d'exemple, si on
explique aux Algériens la tragédie de la situation énergétique en le
convainquant dans le cadre d'états généraux où chacun a son mot à dire,
je suis convaincu que nous pourrions aller vers le développement durable
avec la mobilisation de chacun, de l'écolier à l'imam au ministre qui,
par leurs comportement vis-à-vis de l'énergie, seraient irréprochables.
De même, un chantier important est celui de la formation des hommes, il
consistera à revoir de fond en comble le système éducatif responsable de
la débâcle actuelle et, notamment l'enseignement supérieur qui doit
tourner le dos à une colonisation mentale qui fait que nous
sous-traitons le destin scientifique de l'Algérie.

« Que reste-t-il de ce feu sacré qui animait l'Algérie au sortir de
l'Indépendance? Peut-être qu'il faille une révolution de l'intelligence.
Il nous faut chaque fois réinventer le sens de l'Indépendance
nationale. Le nouveau langage n'est plus celui des armes mais celui de
la technologie du Web2.0, des nanotechnologies, du génome, de la lutte
contre le réchauffement climatique et des nouvelles sources d'énergie du
futur. Il faut tourner le dos à la rente, qui a fait de nous des
paresseux et qui, à tort ou à raison, cristallise les rancoeurs de tous
ces jeunes sans qui il n'y aurait pas d'Algérie ».

« Il faut en définitive faire émerger de nouvelles légitimités basées sur le savoir,
bien dans leurs identités, pétries de leur histoire et fascinées par le
futur. C'est un fait, nous avons des difficultés à être nous-mêmes et à
réveiller la flamme du patriotisme que chacun, à des degrés divers, rêve
de voir réanimer pour montrer que tout n'est pas perdu, qu'il est
possible encore de tracer un destin pour ce pays. Ce peuple n'a pas
besoin du m'as-tu-vu pour croire. Notre pays doit retrouver le chemin de
la sérénité. Il doit libérer les énergies en réhabilitant les valeurs
du travail, de l'effort et du mérite. Il n'y a pas d'autre issue.(2)

En paraphrasant la boutade de Winston Churchill, nous pourrons alors
écrire, que l'Algérie ne devra pas avoir d'amis ou d'ennemis, elle devra
veiller d'une façon permanente à ses intérêts».

Notes

1. M. Tahar Mohammedi http://ffs1963.unblog.fr/2009/06/06/lalgerie-est-elle-independante

2.Chems Eddine Chitour : http://www.city-dz.com/48-ans-apres-sommes-nous-reellement-independants-en-algerie

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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