l'acquisition de missiles sol-air par AQMI inquiète
les services de renseignement français
Jusqu'à la semaine dernière, les services de renseignement occidentaux étaient très
inquiets quant à la présence éventuelle de combattants d'Al-Qaïda au
sein des insurgés libyens, comme nous l'indiquions dans un post précédent. L'amiral américain Stavridis, commandant de l'Otan en Europe, s'en est fait l'écho devant le Sénat des Etats-Unis.
Côté français, il semble que des rapports datant du milieu de la semaine
dernière aient rassuré les responsables politiques, même si la DGSE et
la DRM ne partagent pas complètement les mêmes analyses. Pour l'heure,
aucun membre d'Al-Qaïda ne participe aux combats (qui n'en sont pas
vraiment, mais c'est une autre histoire...) et n'est présent dans
l'entourage du Conseil national de transition -, le "gouvernement" de
Benghazi. Cela ne signifie pourtant pas l'absence d'ex-djihadistes dans
les rangs de l'insurrection.
En revanche, les services de
renseignement sont nettement plus inquiets sur le devenir d'armes
pillées par les insurgés dans les arsenaux du colonel Kadhafi. En
particulier des missiles sol-air portables de type SA-7. Selon leurs
informations, des membres d'AQMI (Al Qaïda au Magreb islamique) ont en
effet acheté de tels engins à des pilleurs libyens. Selon un proche du
dossier, la crainte des responsables français est de les retrouver
demain "
au Sahel, en Afghanistan ou à La Courneuve".
Les missiles sol-air à très courte portée (SATCP), à guidage infrarouge,
sont des engins redoutables qui permettent à de simples fantassins de
menacer les avions et hélicoptères évoluant à basse altitude. On se
souvient de leur rôle essentiel dans l'arsenal des moudjahidines afghans
contre les Soviétiques. Leur point faible est leur alimentation
électrique : une batterie dont la durée de vie est limitée et sans
laquelle il est impossible de tirer ses missiles.