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 Tunisie : les oubliés de Gafsa

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تاريخ التسجيل : 09/02/2010

Tunisie : les oubliés de Gafsa Empty
مُساهمةموضوع: Tunisie : les oubliés de Gafsa   Tunisie : les oubliés de Gafsa Icon_minitimeالخميس 16 يونيو 2011 - 0:52

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Directement à l’origine de la révolution, pour laquelle
ils ont payé le prix fort, les habitants du bassin minier n’en sont que
plus impatients d’en toucher les dividendes. Qui se font désespérément
attendre… Reportage.
Attablé à la terrasse d’un café, Béchir ne décolère pas : « Et
dire qu’on est à l’origine de tout. La civilisation capsienne est née
ici ; notre sous-sol a donné à la Tunisie des richesses, mais nous
n’avons reçu en retour que de la misère ; c’est de chez nous que sont
parties les révoltes du pays, et on nous oublie. » Cet ancien mineur
exprime le sentiment général qui prévaut dans la région de Gafsa : cinq
mois après la chute de Ben Ali,
la contestation n’a toujours pas cessé. « Personne n’est content,
renchérit un autre retraité des phosphates. Chaque jour, à Redeyef,
Metlaoui, Oum el-Arayes, la liste des revendications s’allonge. On fait
grève, on coupe les routes, mais les résultats sont maigres. La
compagnie est comme un État dans l’État. »
Le coupable est tout désigné : la Compagnie des phosphates de Gafsa
(CPG). Depuis plus d’un siècle, elle régente le tissu socioéconomique du
bassin minier, aujourd’hui durement affecté par le chômage et la
pauvreté, sous l’effet des coupes drastiques opérées par la CPG dans les
effectifs – ramenés de 15 000 à 5 000 employés en dix ans – et de
l’externalisation de différents corps de métiers. Pendant longtemps, la
CPG a été la mère nourricière de la région ; elle prenait en charge les
besoins de la population locale, allant jusqu’à assurer la distribution
de l’eau, de l’électricité, ainsi qu’une couverture médicale et
sanitaire. Symbole de la place centrale de cette mono-industrie, le
siège de la CPG, mastodonte oppressant de béton et de verre, domine la
ville.
La CPG suscite d’autant plus le ressentiment qu’elle a affiché, en 2008, année de la révolte locale,
un bénéfice de 500 millions d’euros. Depuis le 14 janvier, elle ne
tourne qu’à 40 % de ses capacités. « La compagnie a servi à engraisser
Ben Ali et ses acolytes », accuse Ali, fondateur d’une nouvelle
association de développement. Les tensions nées de l’implosion de 2008
sont loin d’être retombées. Politologues et sociologues s’accordent
d’ailleurs à voir dans ce soulèvement sans précédent, qui a paralysé le
bassin minier pendant près de six mois, les signes avant-coureurs de la
révolution. Ce conflit a mis en évidence la fracture entre, d’un côté,
les salariés intégrés, ouvriers et cadres de la CPG, et, de l’autre, les
laissés-pour-compte du marché du travail : les chômeurs – près de 40 %
de la population locale –, les travailleurs précaires des chantiers
municipaux, les lycéens, les familles d’ouvriers victimes d’accident du
travail dans les mines.
« On nous a tellement divisés que nous ne nous reconnaissons plus. Il
n’y a pas si longtemps, nous ne faisions qu’un, même avec les
Algériens, les Libyens et les Marocains qui travaillaient ici.
Aujourd’hui, on se massacre entre voisins. À tous, je pose la question :
pourquoi ? » Omezzine Guedria, ingénieur à la CPG, ne mâche pas ses
mots lors d’une réunion avec les différents représentants de la société
civile locale. Native de Gafsa et formée aux États-Unis, elle attend que
ses enfants aient leur baccalauréat pour quitter la région. « On se
méfie de tout et de tous ; en vingt-trois ans, on nous a appris à nous
“désaimer”, je ne veux pas de ça pour mes enfants. »
Depuis le 14 janvier, l’esprit tribal semble en outre prendre le
dessus. À El-Aguel, les gens du cru exigent de Yazaki, le producteur de
câbles automobiles nippon, de recruter en priorité leurs enfants,
arguant que le terrain de l’entreprise était, il y a des années,
propriété de leur tribu. En réalité, dans la confusion de la révolution,
des responsables syndicaux ont manœuvré pour faire croire à un réveil
du tribalisme. Pour sauver leurs privilèges, certains recourent au bon
vieux « diviser pour régner ». Il a suffi de provoquer une bagarre entre
deux écoliers pour mettre le feu aux poudres entre les Ouled Abid et
les Ouled Bouyahia. Deux morts ont scellé la discorde. « Les gens ne
doivent pas être dupes, met en garde Ameur Dhahri (lire portrait p. 43).
Après les événements de 2008, un syndicaliste a reçu de l’argent du
pouvoir pour organiser l’immigration clandestine de centaines de jeunes.
Il y a même un membre du clan Trabelsi [famille de Leïla Ben Ali, NDLR]
qui continue de manœuvrer au grand jour alors que ceux qui sont
attachés à la région ont fini en prison.
Inertie
Non seulement la manne des phosphates n’a pas profité à la
population, mais l’environnement s’est considérablement dégradé ; il est
loin le temps où l’Oued Magroun, à Metlaoui, était un jardin connu pour
ses roseraies. Aujourd’hui, des grilles aux fenêtres ont ôté à la ville
son charme post-colonial, tandis qu’à Oum el-Arayes les inondations de
2009 ont effacé la révolte de 2008.
Un géologue de la CPG pose la grande question : « Y aura-t-il ici un
avenir après les phosphates ? » Omezzine, qui en vingt ans n’a eu que
trois promotions, dénonce l’inertie de sa hiérarchie :
« Professionnellement, je suis aussi dans l’impasse, car la compagnie
n’a aucun programme de recherche, même si elle dispose des équipements
les plus sophistiqués. Alors que c’est la recherche qui a conduit à
l’exploitation du site de Sra Ouertane. »
La région désespère de produire autre chose que des phosphates.
L’agriculture souffre du déficit hydrique, la culture étagée de l’oasis
est torpillée par des constructions anarchiques, tandis que l’oliveraie
perd ses variétés locales au profit de cultures extensives qui pompent
les ressources du sol et l’eau. Quant au tourisme, la région de Gafsa
n’y songe plus ; le train qui conduisait les touristes dans les gorges
de Selja est à l’arrêt. Abderazzak Lejri, enfant du pays et chef
d’entreprise, montre, découragé, les piscines romaines à l’abandon, tout
en évoquant la richesse civilisationnelle qui a déterminé le caractère
des gens de Gafsa. « À un moment donné, analyse Béchir, on a troqué la
vraie culture contre celle des applaudissements à tout-va. Dans les
années 1970, c’est dans la troupe régionale que les noms les plus
illustres du théâtre tunisien actuel, Raja Farhat, Fadhel Jaïbi, Raouf
Ben Amor et Fadhel Jaziri, ont fait leurs armes. Il y avait une volonté
politique de décentralisation, très vite escamotée par une
pseudo-délocalisation.
Lueur d’espoir
À défaut de vie culturelle, Gafsa
a renoué avec son humour et sa verve à travers la radio locale, qui
ouvre son antenne à toutes les actions citoyennes. C’est en reporter
plus qu’en animateur qu’Amor Aloui, de Radio Gafsa, couvre les
colloques. « Il faut faire parvenir l’information, dire ce qui se passe,
expliquer. Il y a un apprentissage citoyen auquel la radio doit
participer », souligne-t-il. Mais radio et télévision ne suffisent pas.
Les jeunes ont bien du mal à trouver leurs repères. « Peu d’hommes
politiques sont venus nous voir, raconte Hafedh. De toute façon, même si
les islamistes ont fait salle comble, nous ne voulons pas de la
politique politicienne. Ici, on se souvient surtout du temps où Rached Ghannouchi
[fondateur du parti islamiste Ennahdha], alors professeur de
philosophie, faisait les quatre cents coups avec une femme si maigre
qu’elle était surnommée “Emna Spaghetta”. »
Tout projet de développement de la région implique son désenclavement et un réexamen des infrastructures,
les routes mais aussi la ligne de chemin de fer, qui dépendait de la
CPG et qui ne peut être raccordée au réseau national en raison
d’écartements différents entre les rails. En 2011, 32,5 millions d’euros
d’investissements publics sont prévus pour développer les transports et
l’équipement dans la région. Une lueur d’espoir pour ces habitants du
bassin minier mis à l’écart socialement et économiquement dans une
région elle-même marginalisée.
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