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 La guerre en Lybie, le pouvoir américain et le déclin du système des pétrodollars

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عدد المساهمات : 2831
تاريخ التسجيل : 24/01/2010

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مُساهمةموضوع: La guerre en Lybie, le pouvoir américain et le déclin du système des pétrodollars   La guerre en Lybie, le pouvoir américain et le déclin du système des pétrodollars Icon_minitimeالإثنين 2 مايو 2011 - 20:19

La guerre en Lybie, le pouvoir américain
et le déclin du système des pétrodollars

La campagne actuellement menée par l’OTAN contre Kadhafi en Lybie a
suscité beaucoup de confusion, autant chez ceux qui ont lancé cette
campagne inefficace que chez ceux qui l’observent. Beaucoup de personnes
pour lesquelles j’ai habituellement du respect la conçoivent comme une
guerre nécessaire contre un « méchant » – bien que certains aient choisi
de voir en Kadhafi le « méchant » tandis que d’autres désignent ainsi Obama.


Au contraire, mon avis sur cette guerre est qu’elle est mal préparée et
dangereuse – représentant une menace pour les intérêts des Libyens, des
Américains, du Moyen-Orient et potentiellement du monde entier. Derrière
la prétendue inquiétude concernant la sécurité des civils libyens
réside une préoccupation plus profonde qui est à peine reconnue : la
défense par l’Occident de l’économie globale des pétrodollars
aujourd’hui en déclin.


La confusion qui règne à Washington, incarnée par l’absence de discussion
sur un objectif stratégique prépondérant pour justifier l’implication
des Etats-Unis dans ce conflit, est symptomatique du fait que le Siècle
américain touche à sa fin, et ce d’une manière autant prévisible à long
terme qu’erratique et hors de contrôle dans son déroulement.


Confusion à Washington et à l’OTAN

Concernant le soulèvement de la Lybie,
les opinions à Washington varient entre celles de John McCain – qui
aurait exhorté l’OTAN à apporter « tous les moyens disponibles
d’assistance, excepté des troupes au sol», afin de renverser Kadhafi
1
et celles du député Républicain au Congrès Mike Rogers, qui a exprimé
une grande préoccupation, y compris sur toute livraison d’armes à un
groupe de combattants que l’on connait peu.
2

Nous avons pu observer la même confusion à travers le Moyen-Orient. En
Egypte, une coalition d’éléments non-gouvernementaux a contribué à
préparer la révolution non-violente dans ce pays, tandis que l’ancien
ambassadeur des Etats-Unis Frank Wisner Jr. s’est rendu en Egypte afin
de persuader Moubarak de s’accrocher au pouvoir. Pendant ce temps, dans
des pays qui étaient d’un intérêt majeur pour les Etats-Unis comme la Jordanie et le Yémen, il est difficile de discerner une quelconque politique américaine cohérente.


Au sein de l’OTAN également, il règne une certaine confusion qui menace
occasionnellement d’éclater en conflit ouvert. Des 28 membres composant
l’OTAN, seulement 14 sont impliqués dans la campagne libyenne, dont
seulement 6 dans la guerre aérienne. Parmi ces derniers, seulement trois
pays – les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France
– offrent un appui tactique aérien aux rebelles combattant au sol.
Lorsque de nombreux pays membres de l’OTAN gelèrent les comptes en
banque de Kadhafi et de ses proches soutiens, les Etats-Unis, par un
acte suspect et peu exposé dans la presse, ont gelé l’intégralité des 30
milliards de dollars de fonds du gouvernement libyen auxquels ils
avaient accès (voire plus bas pour de plus amples détails sur ce sujet). L’Allemagne,
nation la plus puissante de l’OTAN après les Etats-Unis, s’est abstenue
lors du vote de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations
Unies ; et son ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle, a
depuis déclaré : « Nous ne verrons pas de solution militaire, mais une
solution politique. »
3

Un tel chaos aurait été impensable durant la période culminante de
l’hégémonie des Etats-Unis. Obama semble paralysé entre son objectif
déclaré – l’exclusion de Kadhafi du pouvoir – et les moyens dont il
dispose, au vu de l’engagement couteux des Etats-Unis dans deux guerres,
et du fait de ses priorités de politique intérieure.


Afin de comprendre la confusion des Etats-Unis et de l’OTAN au sujet de la Libye, nous devons observer d’autres phénomènes :

• L’alerte lancée par Standard & Poor’s concernant l’imminence d’un abaissement de la notation des Etats-Unis.

• La hausse sans précédent du prix de l’or au dessus du seuil des 1500 dollars l’once.

Le blocage politique aux Etats-Unis au sujet des déficits de l’Etat
fédéral et des Etats fédérés, et comment agir dans cette situation.

La guerre en Lybie, le pouvoir américain et le déclin du système des pétrodollars Graph


En pleine remise en question libyenne de ce qu’il reste de l’hégémonie
américaine, et en partie comme conséquence directe de la stratégie
confuse des Etats-Unis en Libye, le baril de pétrole a atteint les 112
dollars. Cette hausse de prix menace de ralentir ou même de renverser la
reprise économique chancelante des Etats-Unis, et démontre en quoi –
parmi de nombreuses autres raisons – la guerre en Libye n’est pas en
train de servir les intérêts nationaux des Etats-Unis.


Depuis le début, la confusion au sujet de la Lybie
a été évidente à Washington, particulièrement depuis que la secrétaire
d’Etat Clinton a défendu une politique de non-survol, que le Président
Obama a déclaré ne vouloir envisager qu’en option, et contre laquelle le
secrétaire à la Défense Gates a lancé des mises en garde.
4 Il
en a résulté une série de mesures temporaires, au cours desquelles
Obama a justifié une réponse américaine limitée en désignant les
implications astreignantes des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan.


Pourtant, malgré un enlisement s’installant au sein-même de la Libye,
une série de nouvelles escalades graduelles ont été envisagées, de la
fourniture aux rebelles d’armes, de fonds et de conseillers jusqu’à
l’introduction de mercenaires, voire même de troupes étrangères. Le
scénario américain commence de plus en plus à ressembler à celui du
Vietnam, où la guerre a aussi débuté sur une échelle modeste avec
l’introduction secrète d’opérateurs puis de conseillers militaires.


Je dois avouer que le 17 mars, j’étais moi-même hésitant concernant la
résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui
établissait ostensiblement en Libye une zone de non-survol destinée à la
protection des civils. Mais depuis lors, il est apparu que la menace
contre les rebelles incarnée par les troupes et la rhétorique de Kadhafi
était bien moindre qu’elle n’était alors perçue. Pour citer le
professeur Alan J. Kuperman :


« […] Le Président Barack Obama a grossièrement exagéré la menace humanitaire
afin de justifier une action militaire en Libye. Le Président a avancé
qu’une intervention était nécessaire afin d’éviter un ‘bain de sang’ à
Benghazi, seconde ville de Libye et bastion des rebelles. Mais Human
Rights Watcha publié des données concernant Misrata,
troisième ville la plus peuplée de Libye qui a été le théâtre de combats
prolongés. [Ces données] révèlent que Mouammar Kadhafi n’est pas en
train de massacrer délibérément des civils mais plutôt qu’il cible
étroitement les rebelles armés qui combattent contre son gouvernement.
La population de Misrata est d’environ 400 000 habitants. En presque
deux mois de guerre, seulement 257 personnes – incluant des combattants –
sont morts là-bas. Parmi les 949 blessés, seulement 22 – soit moins de 3
% – sont des femmes. […] De même que Kadhafi n’a jamais proféré la
menace d’un massacre de civils à Benghazi, tel qu’Obama l’a prétendu. La
mise en garde ‘sans pitié’ du 17 mars ciblait seulement les rebelles,
comme il a été rapporté dans le New York Times, qui nota que le dirigeant de la Libye
promît l’amnistie à ceux « qui jetteraient leurs armes ». Kadhafi a
même offert aux rebelles une voie de détresse et une frontière ouverte
avec l’Egypte pour éviter un combat ‘à l’issue amère’. »
5

L’histoire des interventions toujours en cours des Etats-Unis en Irak et en
Afghanistan suggère que nous devrions nous attendre à un lourd bilan
humain si l’actuel enlisement en Libye perdure ou donne lieu à des
escalades supplémentaires.


Le rôle des intérêts pétroliers et financiers dans cette guerre

Dans American War Machine,j’écris comment :

« A travers une dialectique apparemment inévitable, […] la prospérité dans
les Etats importants a encouragé l’expansion, et celle-ci a créé au sein
des Etats dominants des disparités de revenus grandissantes.
6 Dans
ce processus, l’Etat dominant lui-même a été altéré, puisque ses
services publics furent progressivement appauvris dans le but de
renforcer des arrangements sécuritaires bénéficiant à peu de personnes
tout en oppressant la majorité.
7

Ainsi, pendant de nombreuses années, les affaires étrangères de l’Angleterre
en Asie en sont arrivées à être conduites en grande partie par la
Compagnie anglaise des Indes orientales […]. D’une façon similaire,
l’entreprise américaine Aramco, représentant un consortium composé des
majors pétrolières Esso, Mobil, Socal et Texaco, conduisit sa propre
politique étrangère en Arabie, disposant de connexions privées avec la
CIA et le FBI.
8 […]

De cette manière, la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont hérité de
politiques qui, lorsqu’elles furent adoptées par les Etats
métropolitains, devinrent inamicales à l’ordre public et à la sécurité. »
9

Dans les derniers stades du pouvoir hégémonique, l’on observe de plus en
plus d’interventions brutes menées pour des intérêts restreints,
sabordant les efforts antérieurs aspirant à la création d’institutions
internationales stables. Prenons en considération le rôle du raid
Jameson – qui résultait d’une conspiration – dans la République
sud-africaine des Boers à la fin de l’année 1895. Ce raid, conçu pour
favoriser les intérêts de Cecil Rhodes, contribua à engendrer la Seconde Guerre des Boers.
10 Ou
envisageons la conspiration franco-anglaise avec Israël en 1956,
fomentée dans une tentative absurde et vaine de garder le contrôle du Canal de Suez.


A présent considérons les efforts de lobbying des majors pétrolières
comme étant des facteurs de l’entrée en guerre des Etats-Unis au Vietnam
(1961), en Afghanistan (2001) et en Irak (2003).
11
Bien que le rôle des compagnies pétrolières dans l’implication des
Etats-Unis en Libye reste obscure, il est quasiment certain que les
réunions de la Commission
d’études énergétiques de Dick Cheney ne traitaient pas seulement des
réserves pétrolières sous-exploitées de l’Irak, mais également de celles
de la Libye – estimées à environ 41 milliards de barils, soit environ un tiers des réserves de l’Irak.
12

Ensuite, certains à Washington s’attendaient à ce qu’une rapide victoire en Irak soit suivie par des attaques similaires contre la Libye et l’Iran. Il y a quatre ans, le général Wesley Clarke a déclaré à Amy Goodman sur Democracy Now
que peu après le 11-Septembre, un général au Pentagone l’informa que de
nombreux pays seraient attaqués par l’armée des Etats-Unis. La liste
incluait l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et l’Iran.
13
En mai 2003 John Gibson, directeur général de la division Services
énergétiques de l’entreprise Halliburton, déclara dans un entretien avec
l’International Oil Daily : « Nous espérons que l’Irak sera le premier domino et que la Libye et l’Iran suivront. Nous n’aimons pas être mis à l’écart des marchés car cela donne à nos concurrents un avantage déloyal. »
14

Il est également de notoriété publique que la résolution 1973 de l’ONU
imposant le 17 mars une zone de non-survol suivait de peu la menace
publique proférée par Kadhafi le 2 mars d’exclure les compagnies
pétrolières occidentales de Libye ; de même qu’elle suivait son
invitation faite le 14 mars aux firmes russes, chinoises et indiennes à
produire le pétrole libyen à leur place.
15 De façon significative, la Chine, la Russie et l’Inde (rejoints par le Brésil, leur allié parmi les BRICS) se sont abstenus durant le vote de la Résolution 1973.

La question du pétrole est étroitement liée à celle du dollar, car le
statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale dépend largement de
la décision de l’OPEP de libeller les achats du pétrole de l’OPEP en
dollars. L’économie actuelle des pétrodollars se fonde sur deux accords
secrets passés durant les années 1970 avec les Saoudiens pour recycler
les pétrodollars dans l’économie des Etats-Unis. Le premier de ces
accords assurait une participation spéciale et durable de l’Arabie
saoudite dans la santé du dollar U.S. ; le second sécurisait un soutien
saoudien continuel pour la tarification de l’intégralité du pétrole de
l’OPEP en dollars. Ces deux accords garantissaient que l’économie des
Etats-Unis ne serait pas affaiblie par les hausses de prix du pétrole de
l’OPEP. Depuis lors, le plus lourd fardeau a en fait été porté par les
économies des pays les moins développés, qui doivent acheter des dollars
pour leurs fournitures en pétrole.
16

Comme Ellen Brown l’a relevé, d’abord l’Irak et ensuite la Libye
ont décidé de défier le système des pétrodollars et de stopper leurs
ventes de pétrole en dollars, peu avant que ces deux pays ne soient attaqués :


« Kenneth Schortgen Jr., écrivant pour Examiner.com,
remarqua que ‘[s]ix mois avant l’entrée des Etats-Unis en Irak pour
faire chuter Saddam Hussein, cette nation pétrolière avait entrepris la
démarche d’accepter les euros au lieu des dollars pour son pétrole, et
cela devint une menace pour l’hégémonie globale du dollar en tant que
monnaie de réserve, et pour sa domination en tant que pétrodollar’.


Selon un article russe intitulé ‘Bombardement de la Libye –
La punition de Kadhafi pour sa tentative de refuser le dollar U.S.’,
Kadhafi a entrepris une même démarche audacieuse : il initia un
mouvement destiné à refuser le dollar et l’euro, et appela les nations
arabes et africaines à utiliser à la place une nouvelle monnaie, le
dinar or. Kadhafi suggéra d’établir un continent africain uni, avec ses
200 millions de personnes utilisant cette monnaie commune... Cette
initiative était perçue négativement par les Etats-Unis et l’Union
européenne, le Président français Nicolas Sarkozy qualifiant la Libye de
menace pour la sécurité financière de l’humanité ; mais Kadhafi
continua d’appuyer la création d’une Afrique unie.


Et cela nous ramène à l’énigme de la banque centrale libyenne. Dans un article posté sur Market Oracle, Eric Encina observa :

‘Un fait très rarement mentionné par les politiciens occidentaux et les
experts médiatiques : la Banque Centrale de Libye est à 100% détenue par
l’Etat […] Actuellement, le gouvernement libyen fabrique sa propre
monnaie, le dinar libyen, grâce aux installations de sa propre banque
centrale. Peu de personnes peuvent remettre en question le fait que la
Libye soit une nation souveraine avec de vastes ressources, capable
d’alimenter son propre destin économique. Un problème majeur pour les
cartels bancaires globalistes est que, pour faire des affaires avec la
Libye, ils doivent passer par la Banque Centrale libyenne et par sa
propre monnaie, un endroit où ils n’ont absolument aucun ascendant ou
aucune capacité d’influence. Par conséquent, faire chuter la Banque
Centrale de Libye (BCL) peut ne pas apparaître dans les discours
d’Obama, de Cameron et de Sarkozy, mais cet objectif est certainement au
sommet de l’ordre du jour globaliste consistant à absorber la Libye
dans sa ruche de nations dociles.’
17

La Libye n’a pas seulement du pétrole. Selon le FMI, sa banque centrale
renferme environ 144 tonnes d’or dans ses coffres. Avec une telle
réserve d’actifs, qui aurait besoin de la BRI [Banque des Règlements
Internationaux], du FMI ou de leurs règles ? »
18

La proposition récente de Kadhafi d’introduire un dinar or pour l’Afrique
ravive l’idée d’un dinar or islamique émise en 2003 par le Premier
Ministre malaysien Mahathir Mohamad, ainsi que par des mouvements
islamistes.
19 Cette
idée, qui contrevient aux règles du FMI et qui est conçue pour les
contourner, a eu du mal à être concrétisée. Mais aujourd’hui, les pays
stockant de plus en plus d’or plutôt que des dollars n’incluent pas
seulement la Libye et l’Iran, mais également la Chine, la Russie et l’Inde.
20

L’intérêt de la France à mettre un terme aux initiatives africaines de Kadhafi

L’initiative des frappes aériennes semble être venue initialement de France, avec un
soutien précoce de la Grande Bretagne. Si Kadhafi était parvenu à créer
une Union africaine soutenue par la monnaie et les réserves d’or de la
Libye, la France, qui reste le pouvoir économique prédominant dans la
plupart de ses anciennes colonies centre-africaines, aurait été la
grande perdante. D’ailleurs, un rapport de Dennis Kucinich aux
Etats-Unis a corroboré l’assertion de Franco Bechis en Italie, transmise
par le Réseau Voltaire en France, selon laquelle « des plans
pour déclencher la rébellion de Benghazi furent initiés par les services
de renseignement français en novembre 2010. »
21

Si l’idée d’attaquer la Libye provient de la France, Obama a rapidement
soutenu les plans français visant à contrecarrer l’initiative africaine
de Kadhafi avec sa déclaration unilatérale d’une urgence nationale,
nécessaire pour geler l’intégralité des 30 milliards de dollars de la
Banque de Libye auxquels les Etats-Unis avaient accès. (Cette opération
fut rapportée de manière trompeuse dans la presse U.S. comme étant un
gel des fonds du « Colonel Kadhafi, de ses enfants et de sa famille,
ainsi que des membres importants du gouvernement libyen »
22
Mais en réalité la seconde section du décret d’Obama visait
explicitement « Toutes les propriétés et intérêts […] du Gouvernement de
Libye, ses agences, ses représentants et ses entités sous son contrôle,
ainsi que la Banque Centrale de Libye. »
23)
Alors que ces dernières années les Etats-Unis ont activement utilisé
des armes financières, cette confiscation de 30 milliards de dollars,
« la plus importante somme gelée par une sanction ordonnée par les
Etats-Unis », avait un précédent : la confiscation –potentiellement
illégale, et résultante certaine d’une conspiration – des actifs
iraniens en 1979 au nom de la Chase Manhattan Bank alors menacée.
24

Les conséquences, pour l’Afrique autant que pour la Libye, de ce gel de 30
milliards de dollars ont été clairement expliquées par une observatrice africaine :


« Les 30 milliards de dollars U.S. gelés par M. Obama appartiennent à la
Banque Centrale de Libye et ont été affectés en tant que contribution
libyenne à trois projets clés qui auraient ajouté les touches finales à
la fédération africaine – la Banque Africaine d’Investissement à Syrte
en Libye ; l’établissement en 2011 du Fond Monétaire Africain qui devait
être basé à Yaoundé avec un fonds de capitaux de 42 milliards de
dollars ; enfin la Banque Centrale Africaine située à Abuja au Nigéria,
qui lorsqu’elle commencera à imprimer de l’argent africain sonnera le
glas du franc CFA grâce auquel Paris a réussi à maintenir son emprise
sur certains pays africains durant ces cinquante dernières années. Il
est aisé de comprendre la colère de la France contre Kadhafi. »
25

Cette même observatrice énonce les raisons qui la portent à croire que les
plans de Kadhafi pour l’Afrique ont été plus bienveillants que ceux de l’Occident :


« Ceci débuta en 1992, lorsque 45 nations africaines établirent la RASCOM
(Organisation Régionale Africaine de Communications par Satellite) qui
aurait ainsi fourni à l’Afrique son propre satellite et aurait réduit
les couts des communications dans le continent. C’était à une époque où
les appels téléphoniques vers et depuis l’Afrique étaient les plus chers
du monde à cause de la redevance de 500 millions de dollars U.S.
empochée par l’Europe pour l’utilisation de ses satellites – comme
Intelsat – pour les conversations téléphoniques, incluant celles au sein d’un même pays.


Un satellite africain coutait seulement un payement unique de 400 millions
de dollars U.S., et ainsi le continent n’aurait plus à payer une
location de 500 millions de dollars annuels. Quel banquier n’aurait-il
pas financé un tel projet ? Mais le problème demeurait – comment des
esclaves, cherchant à s’émanciper de l’exploitation de leurs maîtres,
peuvent-ils demander de l’aide à ces derniers pour obtenir cette
liberté ? Sans surprises, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire
International, les Etats-Unis et l’Europe ont seulement fait de vagues
promesses durant 14 ans. Kadhafi mit fin à ces futiles appels aux
‘bienfaiteurs’ occidentaux et leurs taux d’intérêts exorbitants. Le
Guide libyen mit 300 millions de dollars U.S. sur la table ; la Banque
Africaine de Développement ajouta 50 millions de dollars de plus et la
Banque de Développement de l’Afrique de l’Ouest 27 millions
supplémentaires – et c’est de cette manière que l’Afrique obtint son
premier satellite de communications le 26 décembre 2007. »
26

Je ne suis pas en position de corroborer l’ensemble de ses assertions.
Néanmoins, pour ces raisons et pour bien d’autres encore, je suis
persuadé que les actions occidentales en Libye ont été conçues pour
contrecarrer les plans de Kadhafi aspirant à instaurer une Afrique
véritablement postcoloniale, et pas seulement ses actions contre les
rebelles à Benghazi.


Conclusion

Je dois conclure de toute cette confusion et de ces déformations que les
Etats-Unis sont en train de perdre leur capacité d’imposer et de
maintenir la paix, aussi bien lorsqu’ils agissent seuls qu’avec leurs
alliés nominaux. Je proposerais, si ce n’est au moins pour stabiliser et
abaisser les prix du pétrole, qu’il est dans les meilleurs intérêts des
Etats-Unis de se joindre à Ban Ki-Moon et au Pape pour appuyer un
cessez-le-feu immédiat en Libye. Négocier un cessez-le-feu induira
certainement des problèmes, mais l’alternative probable à mettre fin à
ce conflit est le cauchemar de le voir inexorablement s’aggraver. Les
Etats-Unis sont déjà arrivés à cette situation, avec des conséquences
tragiques. Nous ne voulons pas subir des pertes similaires au nom du
système injuste des pétrodollars, dont les jours pourraient d’ailleurs être comptés.


Ce qui est en jeu n’est pas seulement la relation des Etats-Unis avec la
Libye, mais également avec la Chine. L’ensemble de l’Afrique est un
espace où l’occident autant que les pays des BRIC investiront. Il est
attendu qu’à elle seule, la Chine assoiffée de ressources investira
annuellement 50 milliards de dollars en 2015, une somme (financée par le
déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine) que l’occident ne peut
pas dépenser.27 La coexistence pacifique de l’Est et de
l’Occident dépendra de la capacité occidentale à accepter une diminution
graduelle de son influence là-bas, sans avoir recours à des stratagèmes
fourbes (comparables au stratagème franco-anglais à Suez en 1956)
visant à maintenir cette influence.


Dans le passé, les transitions d’hégémonie globale ont été marquées par des
guerres, par des révolutions, ou par les deux en même temps. La
prévalence, à l’issue de deux guerres mondiales, de l’hégémonie
américaine sur l’hégémonie britannique constitua une transition entre
deux pouvoirs qui étaient essentiellement alliés et culturellement
proches. Le monde entier a un immense intérêt à s’assurer que la
transition difficile vers un ordre dans lequel les Etats-Unis ne sont
plus hégémoniques sera réalisée aussi pacifiquement que possible.

Article original :
The Libyan War, American Power and the Decline of the Petrodollar System,
publié le 29 avril 2011.

Traduction : Maxime Chaix

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